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Couleurs d’automne
Le spectacle offert par les arbres feuillus du Québec en automne est d’une grande beauté. Que ce soient les bouleaux jaunes ou à papier, les chênes rouges et des marais, ou encore les érables rouges et à sucre, tous se parent de couleurs extraordinaires pour quelques semaines, juste avant l’arrivée des premiers flocons de neige.
Ce phénomène, qui a longtemps confondu et divisé les scientifiques, est maintenant mieux compris par ces derniers.
Bien qu’ils soient considérés comme primitifs, parce-que leur apparition sur terre ait eu lieu bien avant celle des arbres feuillus, les conifères possèdent un feuillage très bien adapté au froid et à la sécheresse: c’est pourquoi la grande majorité des conifères peuvent conserver leur feuillage toute l’année. Contrairement à eux, les feuillus renouvellent leur feuillage à chaque année et, à chaque automne, un véritable feu d’artifice précède l’abandon de leur fragile masse foliaire.
La couleur verte des feuilles en été est attribuable à la présence d’un pigment particulier, la chlorophylle. Son rôle est de capter les rayons solaires et d’utiliser cette énergie pour assurer la photosynthèse de l’arbre. Grâce à sa couleur verte, la chlorophylle réfléchit les radiations vertes du soleil et permet l’absorption des radiations rouges et bleues produites par celles-ci.
La photosynthèse est un procédé par lequel les arbres peuvent assurer leurs différentes fonctions vitales. En présence de la lumière du soleil, les arbres transforment l’eau et le dioxyde de carbone de l’air en sucres et en oxygène par une réaction chimique complexe:
Les sucres ainsi produits permettent aux arbres de se développer et d’assurer leur croissance. Évidemment, la production d’oxygène et de vapeur d’eau liée à cette réaction contribue à une meilleure qualité de l’air et à la continuité du cycle hydrologique dans la nature.
Puisque la chlorophylle est prédominante dans les feuilles en été, elle masque d’autres pigments qui s’y retrouvent. À la fin de l’été, lorsque la durée du jour diminue, un petit bouchon de liège se forme à la base du pétiole de la feuille, empêchant l’afflux d’eau et de minéraux dans la feuille. Le niveau de chlorophylle présent dans la feuille étant alors de plus en plus faible, certains autres pigments auparavant masqués par la chlorophylle apparaissent.
Les 2 principaux pigments que l’on observe alors sont les caroténoïdes et les anthocyanes.
Très répandus dans le règne végétal, les caroténoïdes sont responsables de la couleur des carottes, des jonquilles, du mais, de la banane et du jaune d’oeuf: ce sont donc ces pigments qui sont attribuables à la couleur jaune et orange des bouleaux, érables, frênes, peupliers et aulnes. Ils sont présents tout l’été dans les feuilles.
En ce qui a trait aux couleurs rouges, pourpres et violettes de certains arbres tels les érables rouges, le frêne d’Amérique et le sumac vinaigrier, ce sont les anthocyanes qui leur procurent cette couleur incroyable¸
Par opposition aux caroténoïdes, ils ne se retrouvent dans les feuilles qu’à l’automne venu. Certains spécialistes croient qu’ils consistent à la fois en un mode de protection de l’arbre avisant les prédateurs de la présence de substances toxiques dans les feuilles, tout en protégeant les feuilles de l’insolation crée par les rayons du soleil une fois la chlorophylle disparue.
Une fois tombées au sol, les feuilles renouvelleront la litière au pied des arbres: décomposées par des insectes et des micro-organismes, elles augmenteront la teneur en humus et en matière organique de la forêt, ce qui aura pour effet d’augmenter l’adsorption des nutriments essentiels aux végétaux, de permettre une meilleure rétention de l’eau et d’améliorer les propriétés physiques et chimiques du sol.