Apprendre le Québec
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Les forêts du Québec, principale richesse de son peuple
Constituée d’une majorité de terres publiques (1 550 531 km2) et de terres privées (117 191 km2), la province de Québec possède près de 2% de la forêt mondiale. 46% de son territoire est occupé par des forêts: d’une superficie totale de 761 000 km2, la forêt québecoise couvre une surface plus grande que le territoire de la France (675 417 km2). La foresterie, le soutien à l’exploitation forestière, la fabrication de papiers, de meubles et d’autres produits connexes assurent plus de 80 000 emplois pour les québécois.
La disposition des différents peuplements forestiers du Québec est reliée en grande partie à des facteurs d’ordre climatiques, les autres facteurs étant l’altitude, la nature du sol, le relief et les perturbations naturelles. Le Québec étant une contrée nordique, la plus grande partie de son territoire se situe en zone boréale et en zone arctique: c’est donc dans sa partie méridionale que se situe l’essentiel de son territoire exploitable par l’industrie forestière. Cette portion du territoire, appelée zone tempérée nordique, comporte deux sous-zones: la forêt décidue et la forêt mélangée.
La forêt décidue est constituée de feuillus nobles et nordiques dominés par l’érable à sucre. Les domaines bioclimatiques qui y sont associés sont l’érablière à caryer cordiforme (14 500 km2), l’érablière à tilleul (31 000 km2) et, plus au nord, l’érablière à bouleau jaune (65 600 km2). La majorité du bois franc provient de ce type de forêt: ce type de bois est utilisé pour la confection de meubles, de planchers et autres ouvrages dits de finition. La transformation de ce bois se fera par sciage, pour obtenir des planches, ou par déroulage: une fois les billes de bois trempées dans l’eau chaude pendant un certain temps pour les attendrir, le procédé de déroulage permet d’obtenir de minces feuillets de bois qui seront utilisés pour fabriquer du contre-plaqué, des meubles, des portes et des châssis.
Pour ce qui est de la forêt mélangée, elle est constituée d’un mélange d’arbres feuillus et de conifères. Une grande partie du bois prélevé dans ce territoire servira à faire du bois d’oeuvre: composé à 98% de conifères comme le sapin, les épinettes, le thuya et les pins, ce type de bois est utilisé dans la construction de la charpente de maisons et dans la fabrication de produits destinés à la construction ou à la rénovation résidentielle. Les planches, les poutres et les lambris sont considérés comme du bois d’œuvre.
Très diversifiée, la forêt mélangée compte à la fois des essences boréales telles le sapin baumier et les épinettes, ainsi que des essences méridionales telles le bouleau jaune, ainsi nommé en raison de son écorce dorée caractéristique. Arbre emblême du Québec, cet arbre dont le bois possède un grain très serré, ainsi qu’une dureté et une flexibilité remarquables, est utilisé pour la fabrication de planchers, d’armoires et les bâtons de baseball. Les individus en déclin sont souvent porteurs de la carie blanche spongieuse (innonotus obliquus): cette pathologie produit un champignon semblable à du charbon que l’on appelle le Chaga. Bien connu des premières nations de l’hémisphère nord, il est utilisé en décoction depuis des millénaires pour traiter les troubles intestinaux grâce à ses vertus antioxydantes et anti-inflammatoires.
Les domaines bioclimatiques qui sont associés à la forêt mélangée sont, dans la zone tempérée nordique, la sapinière à bouleau jaune (98 600 km2), tandis que dans la zone boréale, il s’agit de la sapinière à bouleau blanc (139 000 km2) et de la pessière à mousses (412 400 km2). La transformation du bois prélevé dans cette zone servira surtout à la production de pâte à papiers: cette dernière sert à la fabrication d”esssuies-tout, de mouchoirs, de papier d’impression et d’emballage, tandis que la pâte de spécialité sert à la fabrication de matériaux riches en fibres, donc plus résistants, tels les emballages alimentaires, les matériaux de décoration et les papiers isolants électriques.
La zone boréale méridionale se nomme forêt boréale continue: elle comporte des peuplements denses de conifères et quelques essences pionnières feuillues telles le bouleau blanc, le cerisier de Virginie et quelques saules. Plus au nord, on se retrouve dans la taiga: cette dernière est caractérisée par des forêts de conifères poussant sur des tapis de lichens et dont le domaine bioclimatique se nomme justement pessière à lichens (299 900 km2), pessière faisant référence à une dominance de l’épinette dans ce milieu. Ce domaine s’étend du 52e au 55e parallèle. Sous cette latitude, le sapin baumier et le pin gris sont représentés, mais ils y atteignent la limite nordique de leur aire de répartition.
Située entre le 55e parallèle et le 58e parallèle, le domaine bioclimatique de la partie septentrionale de la zone boréale se nomme la toundra forestière (217 000 km2). Les quelques arbres qui s’y retrouvent sont des épinettes noires rabougries et opprimées par l’hostilité du climat: la limite nord de ce territoire coincide donc avec celle des arbres. Au-delà du 58e parallèle, dans la zone arctique, les domaines bioclimatiques sont la toundra arbustive (197 800 km2) et la toundra herbacée (38 200 km2). Considérant que tout ce territoire est couvert de pergélisol, et que le roc et le sol minéral y sont souvent dénudés, seuls les mousses et les lichens y subsistent, en plus de quelques cypéracées et graminées.